Il n’est pas nécessaire de m’étendre sur la situation actuelle, outre la reconnaissance de l’impact important sur de nombreuses, voire toutes les petites entreprises en Suisse et ailleurs. Quelle que soit l’industrie dans laquelle vous vous trouvez, il y aura nécessairement une forme d’adaptation à cette situation inattendu et exceptionnelle.
Ainsi, comme dans toute circonstance défavorable, il n’est pas tant nécessaire de réfléchir à la gravité de la situation que de rechercher les points positifs et de planifier l’avenir dans ce qui sera, sous une forme ou une autre, un monde très différent. Il y aura un «avant» et «après» le coronavirus, et ceux qui souhaitent reprendre avec succès une fois que les choses se seront calmées doivent comprendre non seulement comment ils peuvent s’y intégrer, mais devront prendre les devants en redéfinissant certains aspects de notre société dont les troubles ont été exposés en ces temps difficiles.
Alors qu’avons-nous déjà appris? L’une des premières conséquences du virus a été le ralentissement des voyages et du commerce mondiaux. Il a été clairement démontré que la tendance à l’externalisation de la production vers des climats moins chers et la consommation de masse de produits non nécessaires créés par des consommables moins chers s’effondrent sous pression – lorsque les choses tournent mal, la dépendance à l’égard des biens produits localement augmente.
Plus près de chez nous, l’impact économique de la fermeture soudaine de petites (et grandes) entreprises s’est fait durement ressentir. Les protections sociales limitées pour les propriétaires d’entreprise et les indépendants ont forcé la mise en place de nouvelles mesures, pour l’heure encore insuffisantes, pour éviter des faillites généralisées. Si un pourcentage de ces entreprises échouait, cela entraînerait non seulement une baisse déprimante de la beauté, de l’intérêt social et de la variété des magasins et des entreprises, mais mettrait également un poids insoutenable sur le système du chômage, car leurs en moyenne 5 employés perdraient leur revenu.
Espérons que cette prise de conscience entraînera un changement d’orientation des consommateurs vers le soutien des petites entreprises, contribuant ainsi activement à la santé économique de leur région et de leur marché du travail, bien le coût en sera nécessairement plus élevé. Peut-être que le Coronavirus nous a rendu service en démontrant le risque auquel nos habitudes de consommation et notre politique sociale mettent le 26% des employés en Suisse qui travaillent pour des entreprises de moins de 10 personnes, sans parler d’une société heureuse et équilibrée.
Alors qu’est-ce que cela a à voir avec une petite entreprise comme l’Okapi Café?
Nous aimons penser à Okapi que nous sommes sur la bonne voie depuis notre ouverture. Nos grains de café de spécialité proviennent de fermes durables et sont torréfiés par nos soins. Dès le premier jour, nous avons privilégié des produits locaux, achetés à de petites entreprises locales, dans la mesure du possible. Nos petits déjeuners et dîners sont savoureux, sains et faits maison. Nous proposons un certain nombre d’options végétaliennes et végétariennes dans notre menu, mais incluons également des plats de viande pour atteindre un équilibre. Toutes nos viandes sont suisses et d’origine locale. Nos gâteaux sont faits maison ou provenant d’artisans locaux. Nous faisons de notre mieux pour éviter les plastiques à usage unique. Nous faisons don de produits à des événements caritatifs locaux. Notre première réaction à la crise du Coronavirus a été de nous assurer que nous avions des plans en place pour éviter que quiconque ne perde son emploi.
Nous avons fait tout cela, mais nous pensons pouvoir, et devoir, en faire plus dans les mois à venir. Comment mieux sélectionner et acheter nos produits auprès d’entreprises locales? Comment pouvons-nous utiliser notre plate-forme pour présenter des indépendants faisant des choses merveilleuses dans la restauration ou l’industrie des produits alimentaires? Sommes-nous 100% convaincus d’avoir choisi la meilleure option pour chaque ingrédient que nous utilisons? Pouvons-nous faire en plus pour notre personnel? Quel autre travail de bienfaisance pouvons-nous faire? Comment réduire davantage notre empreinte carbone? Faisons-nous tout notre possible pour promouvoir des légumes locaux de saison peu connus et merveilleux dans nos recettes?
Je pourrais continuer, mais le fait est que nous pensons que si tout le monde essaie de poser les bonnes questions, nous influencerons collectivement notre société pour le mieux et ouvrirons la voie à l’ouverture de plus de petites entreprises locales. Cela enrichira nos centres-villes, améliorera positivement nos interactions sociales et nous aidera à retrouver un modèle économique durable dont nous pouvons tous être fiers.